Elle monte. Offensée, dans ce monde qui lui est habituel, dans son ordre et ses petites manières.
Le tabac encore fumant s’écrase ça et là, un nombre improbable de verres remplis et de verres vides occupent l’espace. Du verre brisé et des amours éthyliques.
Elle monte. Décidée à voir, ce qu’on en a fait, ces années accumulées ici.
Les couples remuant, les canapés imbibés, les corps et les choses s’emboitent. Un tableau est crevé, sur lui un sceau de rouge pour lèvres et quelques mouches.
Elle monte. Et ses yeux, et ses mains, dans sa tête, la colère tremble.
A l’étage suivant, un garçon bave sur le tapis, endormi à même le sol. Un petit tas de quelque chose brûlé sur la table. De l’argent qui sort de la poche d’une fille.
Elle monte.
La maison est une dentition cariée. Ceux qui la peuplent s’en nourrissent, elle les absorbe.
Elle monte.
Mais jusqu’aux toitures il y aura des corps.