Turbulence

"Il y a tant d'aurores qui n'ont pas encore luit"

Samedi 29 janvier 2011 à 21:33

 La vie devient tellement improbable par moments. Aimer les filles, vivre avec des hommes. C'est cyclique: je m'emmêle dans les pièges identitaires que je me tend toute seule.  Je passe mes nuit chez lui: tous les matins je m'en vais pleine de regrets. Il me fait perdre mon mysticisme, je deviens quelqu'un de sensuel. Je m'angoisse. Il m'attire mais ne me plaira pas. Je pense qu'il est amoureux.

Je dormirais bien cinq ans, pour voir.

Mercredi 19 janvier 2011 à 20:44

 "Elle se releva redoutable et les yeux étincelants. La lune, qui, chastement, s'était un moment voilée, eu peur en la revoyant. Epouvantablement gonflée de (...) je ne sais quel désir, elle fut un moment énorme par cet excès de plénitude et d'une beauté horrible. Elle regarda tout autour... Et la nature était changée. Les arbres avaient une langue, contaient les choses passées." (Transfiguration)

" "Oh ! non, ce n'est pas l'Esprit que j'espérais dans ma fureur; : "Celui qui toujours dit Non." Le voilà qui dit un oui d'amour d'ivresse et de vertige... Qu'a-t-il donc ? Est-il l'âme folle, l'âme effarée de la vie ? On avait dit: le grand Pan est mort. "

Michelet, La sorcière

Mondinohttp://turbulence.cowblog.fr/images/023bis.jpg

Dimanche 16 janvier 2011 à 22:04

 On est tous persuadés de temps en temps d'être un peu plus lucides, un peu plus cruels. On emploie tous les mots pour dire n'importe quoi, parce qu'apparemment ça sonne bien, parce qu'on a pas pensé à ce qu'on voulait dire avant de le dire. On raconte tous n'importe quoi. Et on est tous déprimés, un peu aigres à la vie, alors qu'il faudrait violer la joie. Entrer dans le bonheur sans droit, à rebours de ce que nos jours ternes voudraient nous faire être. On le sait, aussi.

Je ne sais pas spécialement comment dire les choses. Demain je ne rejoindrais pas cette fille encore, j'ai ces petits riens qu'elle m'a prêté pour un jour supplémentaire, je peux vivre mes fantasmes avant de la revoir. Avant de sentir comme une vitre entre nos corps. Perdre tous mes moyens, sembler plus déséquilibrée que jamais. Sans sa présence, je suis heureuse avec elle.

J'alimente la machine un peu, la fait boire beaucoup. Contrairement aux plantes, ha ha. Ce sera mon anniversaire, et je vais réunir pour me prouver que j'ai grandi, toutes les personnes de mon passé et de présent. Mais pas elle, bien sûr, pas elle parce que je ne dois pas l'inviter, parce que si j'ai bu, je vais être équivoque. Voyons, une personne comme moi, jamais ! ... Il y aura plusieurs garçons, à eux tous, je ne sais pas combien d'années de ma vie ils représentent (ils sont peu pourtant). Il y aura d'autres garçons, et les filles que je n'ai jamais aimé de passion. Celles que j'ai embrassées, celles qui m'ont désirée. A elles toutes, elle ne représentent rien, je n'ai jamais assumé les filles qui me plaisaient vraiment. J'ai couché avec les garçons qui m'ont croisée. Je me sens double(: hypocrite).

Je me suis trouvé un nouveau fétiche. De ces objets-lubies que j'ai tout le temps. Il me fait penser à elle. Personne ne le remarque. J'aime bien.

Samedi 15 janvier 2011 à 15:16

 Je voudrais bien que mon apparence dise: voilà, ça, c'est moi. Qu'entre les études, les transports et la vie tourmentée, je me donne du temps pour me ressembler. J'aime les écrans de fumée, les totems et les voyages initiatiques, j'aime la spiritualité que je ne trouve pas, les voiles au fenêtres, les habits d'un autre temps, j'assume mes idées bizarres, je les dis aux autres, j'essaye de trouver qui je suis. Je cherche à me donner toujours exactement. Je voudrais pourtant être initiée, connaître les rituels modernes, pouvoir plonger doucement ma main en moi, donner ce que j'ai à donner, et avoir l'impression que ma vie est toujours là où elle devrait être. 
Vous connaissez un moyen de vous ressembler plus que ça ? Je me sens déplacée, c'est comme si au fond, je n'avais pas le cran, le cran d'arrêt. Je persiste à m'habiller pour plaire, non pour me dire, je refuse les oripeaux excentriques, je tais mes passions parce que je ne veux pas "avoir l'air de". Mon plus grand fantasme, mais alors, encore plus grand que la fille dont je parle tout le temps, c'est de pouvoir découvrir quelque chose où je ne me sentirais pas en retrait, vivre un moment sans recul, dans le pur présent. Les vrais voyages initiatiques, les miens sont tous urbains (dans ma tête, je dis "mes utopies urbaines"; et pour parler de mon milieu social je dis "l'utopie populaire").

Vous comprenez ? Je me sens comme une imposteur, plus les jours suivent les jours, plus je suis loin de moi face aux autres. (C'est peut-être parce que j'écris ?)

http://turbulence.cowblog.fr/images/Bael.jpgLui, c'est le dieu Bael, ou Baâl. J'ai supprimé mon article précédent parce qu'il était grave pompeux: trahison, les mots bidons avaient tu la perte de mon identité réelle, ça ressemblait à de la fiction métaphysique bas de gamme. Gloups.

Jeudi 13 janvier 2011 à 22:21

http://turbulence.cowblog.fr/images/JanisJoplin.jpg Janis

La fille est malade, absente, disparue. L'obsession de mes nuits et jours. Je dévore constamment les petits objets qu'elle m'a prêté, désinvolte. Ses brûlures sont mes armes. J'ai passé la journée, du coup, d'une humeur exécrable. 
Les Marcheurs sont revenus hanter mes nuits. J'imagine ces filiformes, leur glissement, ils passent chaque jour près de ma fenêtre quand je travaille. Images du monde moderne, ré-âmés. Mes pénates de location: le bureau, la petite pièce, la vue sur les routes, pour quelques mois encore.


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